Posons-nous la question le plus simplement du monde: le livre numérique remet-il en question le statut de nos bibliothèques et, par conséquent, le travail des bibliothècaires ? La réponse est loin d\'être aussi simple. Dans la préface de cet ouvrage signé par Lorenzo Soccavo, l\'écrivain et fondateur de Publie.net, François Bon rappelle que dans nos petites poches, on n\'emporte plus un livre, mais une bibliothèque. Et cette bibliothèque, nous la constituons nous-mêmes non plus dans l\'idée de préserver ou sauvegarder, nous savons que la bibliothèque universelle et partout et en tout temps disponible: elle est l\'histoire et la trace de nos recherches, nos désirs, et l\'arbitraire de nos découvertes.
Conférencier et théoricien de l\'avenir du livre, auteur de Gutenberg 2.0 (M21 Éd. Paris, 2007, 2008), Lorenzo Soccavo nous propose une analyse affinée de l\'impact des livres numériques sur les bibliothèques dans cette monographie. Un marché du livre numérisé et du livre numérique émerge, écrit-il, avec de nouvelles régles et de nouvelles médiations qui se mettent en place, plus ou moins rapidement, plus ou moins facilement, mais incontestablement, d\'une part, répondant à la fluidité nouvelle de la circulation des livres et d\'autre part, sous la poussée d\'acteurs étrangers (Google, Amazon, Apple, entre autres).
À propos de la collection
Dépassé le débat qui consiste à opposer le livre papier au livre numérique, voire prophétiser la mort du livre papier? Assurément. Et celles et ceux qui l’alimentent ou qui s’y complaisent ne se rendent peut-être pas compte à quel point, cela est, in fine, nuisible à la lecture tout simplement. Car l’enjeu est bel et bien là: papier ou numérique, les lecteurs seront-ils au rendez-vous ?
Ce n’est pas tant le fait que, comme dans une suite logique et évolutive des choses, le livre, au même titre que la musique, la photo, la vidéo et même nos amis, se numérise qui pose un problème car après tout, il ne s’agit là qu’un d’un nouveau format de plus quand on y réfléchit bien. Non, le fond du problème est ailleurs. Il est moins visible, moins tangible. La seule chose que l’on pourrait reprocher au livre numérique, c’est qu’il bouscule un certain nombre de croyances profondément ancrées, il remet en question nos habitudes de lecture et l’être humain n’aime pas qu’on le bouscule dans ses routines.
Il ne remet pas en question la lecture, comme certains voudraient nous le faire croire. Il remet surtout en question notre rapport à l’objet livre car tout le monde s’accordera à dire que ce qui fait la valeur d’une oeuvre de l’esprit, ce n’est pas le support, ce n’est plus le support sur lequel elle est gravée, imprimée, numérisée.
Le livre numérique n’est pas une révolution, c’est une évolution et comme toute évolution, elle arrive avec son lot d’incertitudes et cette peur viscérale de l’inconnu. Mais toutes les peurs - et celles qui accompagnent l’évolution de l’objet livre sont sans doute les moins pires - sont faites pour être apprivoisées.
Goethe écrivait «les hommes déprécient ce qu’ils ne peuvent comprendre». Ne déprécions pas la lecture parce que nous ne voulons pas comprendre le livre numérique. Arriverons-nous avec la collection «Comprendre le livre numérique»à atténuer vos craintes pour que finalement votre plaisir de lire reste intact que ce soit en papier ou en numérique? C’est, en tous les cas, notre principal objectif.
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