Co-édition Carte Blanche Au Québec, sur le plan sociopolitique, nous vivons la tête noyée dans un nuage rose hallucinogène et, à chaque fois que quelqu’un de lucide agite lamain pour dissiper les vapeurs toxiques, on s’empresse de lui couper le bras pour ne pas perdre l’effet euphorisant. Dans un tel contexte, soulever des vérités économiques, ici, équivaut à prêcher la santé dans une piquerie! Aussi les contribuables québécois sont-ils devenus les dindons de la farce et les vaches à lait d’un système social qui cautionne la médiocrité, la fainéantise et l’hédonisme parasitaire. La classe politique n’a aucun intérêt à modifier ses pratiques d’extorsion fiscale, ses promesses de gratuité irréelle et ses programmes de redistribution d’une richesse qu’elle n’a pas produite, car cela correspond à l’esprit populaire malsain d’un peuple frivole et fanfaron qui ne voit dans l’économie qu’un énorme coffre au trésor à piller. Or, cette société passablement tordue qui est la nôtre ne risque guère d’être réformée par le biais du processus électoral, lequel demeure faussé et tournéà l’avantage des improductifs. Pour que les choses changent, il faudrait sans doute en passer par un affrontement plus inusité, probablement jamais envisagé jusqu’ici, une sorte de révolte corporative dont les entrepreneurs devraient nécessairement devenir les chefs de file…